La consommation excessive d’alcool peut entraîner des symptômes désagréables le lendemain, connus sous le nom de gueule de bois. Ces symptômes peuvent varier en intensité et en type d’un individu à l’autre, incluant des maux de tête, des troubles digestifs, des courbatures et une sensibilité accrue.
Craig Gunn, professeur de psychologie à l’université de Bristol, a étudié cette « variabilité » de la gueule de bois dans l’espoir de comprendre pourquoi certains individus en sont épargnés. Il a publié un article à ce sujet sur le site anglophone The Conversation (lien en anglais).
Gueule de bois, et si c’était la génétique ?
La génétique peut-elle expliquer cette mausaise sensation ? Selon certaines études, les personnes porteuses d’une variante du gène ALDH2 ont tendance à signaler des symptômes de gueule de bois plus sévères.
Dans notre corps, l‘alcool est décomposé par une enzyme appelée alcool déshydrogénase et se transforme en acétaldéhyde, qui contribue aux symptômes.
Cependant, la variante du gène ALDH2 limite la dégradation de l’acétaldéhyde, ce qui entraîne une accumulation accrue de cette protéine et donc des symptômes de gueule de bois plus marqués.
Cependant, d’autres facteurs tels que l’âge et le sexe peuvent également avoir une influence sur la gravité de cette mauvaise sensation. Selon une étude en ligne menée auprès de 761 consommateurs d’alcool néerlandais, la gravité de la gueule de bois diminue avec l’âge, même en prenant en compte la quantité d’alcool consommée.
De plus, les auteurs ont constaté des différences entre hommes et femmes, avec les hommes jeunes signalant plus fréquemment des symptômes plus sévères que les femmes jeunes.
Une grande part de psychologie ?
Selon Craig Gunn, la variabilité des symptômes de la gueule de bois d’une personne à l’autre peut être liée à la façon dont nous les vivons. Les personnes souffrant de stress, d’anxiété ou de dépression ont plus de risques de signaler des symptômes plus sévères.
En effet, la gueule de bois a tendance à amener les gens à percevoir le monde de manière plus négative, ce qui peut exacerber cet état d’esprit chez certaines personnes et les faire se sentir encore plus mal.
La manière de gérer les émotions et les évènements peut également influencer la gravité. Selon le chercheur, les personnes présentant des niveaux élevés de catastrophisation de la douleur signalent une sensation plus grave, ce qui suggère qu’elles se concentrent sur leurs symptômes négatifs ou même qu’elles les amplifient.
La catastrophisation désigne le fait de ressentir une douleur de manière intense ou anticipée.
Gueule de bois, comment moins souffrir ?
Que la gueule de bois soit légère ou sévère, tout le monde souhaite s’en débarrasser rapidement.
Bien que de nombreux remèdes non scientifiquement approuvés circulent sur internet, le National Institute of Health, une institution sanitaire américaine, explique que le moyen le plus efficace de se remettre est simplement de laisser l’organisme éliminer les sous-produits toxiques de la métabolisation de l’alcool, de se réhydrater, de laisser les tissus irrités guérir et de laisser le système immunitaire et l’activité cérébrale revenir à la normale.
Il n’existe aucun moyen d’accélérer cette récupération cérébrale suite à la consommation d’alcool, et boire du café, prendre une douche ou consommer de l’alcool le lendemain matin ne guérira pas une gueule de bois.
En outre, il est déconseillé de prendre des analgésiques avant de se coucher, car l’association de l’alcool et du paracétamol peut être toxique pour le foie. La meilleure façon d’éviter la gueule de bois est de boire avec modération ou de privilégier les boissons sans alcool. Vous pouvez aussi bien entendu tester le Mois sans Alcool.